FOJE - Perrine Pelen : "Profitez pleinement de l’expérience !..."

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Perrine Pelen débute sur le circuit international à l’âge de 16 ans. A 19 ans, elle remporte le petit globe du slalom et sa première médaille olympique, le bronze du géant à Lake Placid. Elle est alors la seule médaillée de la délégation française.

Quatre ans plus tard, à Sarajevo, Perrine Pelen écrit la plus belle page de son histoire olympique en montant sur deux podiums, en géant et en slalom, ramenant deux des trois médailles remportées par les Bleus.

Alors que nos jeunes athlètes participent actuellement au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne à Sarajevo, la skieuse, aujourd’hui responsable marketing de « Savoie Mont-Blanc Tourisme», revient pour eux sur son expérience olympique…

Conservez-vous des souvenirs particulièrement marquants de Sarajevo 1984 ?
Mon premier souvenir, c’est d’abord une population vraiment très chaleureuse. Elle était impliquée dans l’organisation et je me souviens qu’on lui avait notamment demandé, pour libérer les axes de circulation, d’immobiliser les véhicules pendant la durée des Jeux Olympiques. En 1984, on n’imaginait pas une seconde, dans le visage que montraient les habitants, qu’il y avait des tensions entre les différentes communautés. L’organisation était juste impeccable.
Forcément, on garde aussi le souvenir du Village olympique qui est une expérience juste magique, pouvoir côtoyer des athlètes de toutes les disciplines, neige, glace…. Mais si je dois retenir quelque chose, c’est véritablement cette chaleur humaine de la population.

Et le groupe France ?
Nous sommes arrivés juste avant les épreuves, deux jours avant. Et je dois avouer que je n’ai aucun souvenir d’avoir pu profiter du groupe. Je crois que je n’ai même pas été voir d’épreuves à Sarajevo, même pas les garçons du slalom. Nous étions vraiment focalisés sur la performance de nos épreuves.
La dynamique qui s’est mise en place au sein du groupe France depuis quelques années est juste formidable, avec des stages, des regroupements en amont… Cela participe à générer une expérience au sein du groupe en plus de l’expérience olympique qui est déjà très forte.
A l’époque, chaque groupe était attendu dans ses résultats, mais il n’y avait pas du tout cette dynamique de groupe qui existe aujourd’hui.

Pouvez-vous évoquer vos médailles ?
En 1980, j’attrape une médaille in extremis en géant. Je pose les fesses à terre mais j’arrive à me redresser et à prendre la troisième place. En slalom, je gagne la coupe du monde d’avant, celle d’après, mais je tombe le jour de la compétition olympique. C’est une déception puisque ma discipline de prédilection, c’était vraiment le slalom. Le géant, ces deux médailles, en 1980 et 1984, c’était du bonus.

A Sarajevo, j’étais mitigée aussi devant le résultat du slalom. Je visais bien sûr l’or, et je n’ai eu « que » l’argent. Mais je suis consolée n’ai pas de regrets quand je vois toutes ces championnes de mon époque qui n’ont pas eu de médailles olympiques alors qu’elles le méritaient vraiment. En géant comme en slalom, les deux médaillées d’or de Sarajevo n’avaient jamais remporté de course. Mais ce qu’il faut retenir avec le recul, c’est qu’être médaillée olympique, c’est juste exceptionnel.

A Lake Placid, en 1980, vous êtes la seule médaillée française. A Sarajevo, quatre ans plus tard, vous ramenez deux des trois médailles de la délégation, cela vous a-t-il donné un statut particulier ?
L’impact des JO c’est juste phénoménal sur le plan médiatique. C’est ce qui reste. C’est à ce moment-là que les médias réservent une place la plus large au sport. Avec Didier Bouvet, l’autre médaillé français de Sarajevo, nous nous sommes sentis extrêmement privilégiés, d’autant plus qu’à l’époque, le CNO, pour nous remercier d’avoir été médaillés aux Jeux d’hiver, nous a invités aux Jeux Olympiques d’été à Los Angeles. C’était juste incroyable.

Le fait d’être une athlète féminine, cela a-t-il eu une dimension supplémentaire ?
Le fait que je sois une femme n’était pas un débat d’actualité du tout. Au niveau de notre sport, nous avons toujours eu le même soutien, il n’y a jamais eu de différence, cela n’avait aucune importance que l’on soit fille ou garçon. J’étais vraiment soutenue en tant qu’athlète, en tant que skieuse française.

Un conseil à nos jeunes athlètes du FOJE ?
Profitez pleinement de l’expérience !... Vous êtes dans un environnement international, c’est quelque part la jeunesse de l’Europe entière qui se retrouve pour fêter le sport, donc profitez de l’ambiance et de tout ce qui sera fait pour favoriser le lien entre les équipes. C’est un vrai privilège de pouvoir être immergé dans un tel univers international quand on pratique son sport.

Pour les compétitions, surtout, donnez le meilleur de vous-même pour n’avoir aucun regret. Tout est possible sur une course d’un jour, comme cela a été le cas lors de mes JO de Sarajevo, c’est ce qui fait la magie du sport ! Cela ne sert à rien d’être stressé, saisissez votre chance et donnez le meilleur de vous-même. En début de carrière, on a la chance d’avoir la fraîcheur de l’innocence. On se donne à fond, on croit bien se connaitre. C’est après, quand on fait des résultats, qu’on a un petit coup de moins bien et qu’il faut de nouveau aller chercher des résultats, qu’on se pose des questions.

Et concernant les études ?
En 1986, j’arrête la compétition mais, en réalité, j’ai toujours poursuivi des études en même temps que ma carrière. Je suis issue d’un milieu citadin, la septième enfant sur huit, tout le monde bossait quand je rentrais et je ne voulais pas être différente des autres. Pendant ma carrière, j’ai suivi des études de kinésithérapeute et, après avoir eu mon diplôme, s’est posée la question de l’après-carrière sportive. J’ai commencé à me projeter, à penser à l’après Sarajevo, à la manière dont je voyais la vie après le ski. En 1984 donc, j’ai présenté et réussi un concours pour entrer au sein de l’Institut supérieur des affaires. Je ne l’ai cependant intégré qu’en 1986, après ma retraite sportive.

Les choses ont beaucoup changé depuis mon époque, avec notamment un système éducatif de plus en plus adapté aux jeunes athlètes, avec le Centre national, les sports-études... A l’époque, je ne faisais même pas partie du spectre. Je suis passée par les cours par correspondance.
Ce qui a aussi évolué, c’est la reconnaissance du statut d’athlète de haut niveau qui permet d’avoir accès à des passerelles incroyables.

Le ski dure un certain temps, mais la vie après est longue. C’est important de pouvoir profiter des dispositifs existants pour avoir d’autres cordes à son arc que le ski et avoir plus de choix d’orientation. C’est une forme de liberté quelque part.

Votre plus beau souvenir en carrière ?
Ce sont certainement les Jeux Olympiques de Sarajevo. Les Jeux ont une dimension toute particulière. A Lake Placid, mes premiers Jeux, les entraîneurs m’avaient dit « Ne t’inquiète pas, c’est une course comme une autre, ce n’est pas la peine de s’y préparer d’une manière différente ». Mais, quand à la cérémonie de clôture, le drapeau olympique descend et que monte celui des prochains Jeux Olympiques, on se dit qu’il va falloir attendre quatre ans pour avoir ne serait-ce que la possibilité de retenter sa chance.
Du coup, pour Sarajevo, je me suis vraiment préparée mentalement de manière très spécifique et avec mes deux médailles, je ne suis pas repartie bredouille. Et puis, il y a cette résonance des Jeux qui a été exceptionnelle.
Enfin, je ne peux pas oublier la médaille d’or du slalom aux championnats du monde de Bormio, parce que là, on a l’impression d’être sur le toit du monde.

Le Mag' des Bleus

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