Géants Bleus
Performance
Le collectif Bleu a dominé la Roja - ©FIBA
L'équipe de France a réalisé un exploit exceptionnel en battant l'Espagne 65-52 à Madrid et en se qualifiant pour les demi-finales de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire.
Tenir, tenir, tenir. Le plus longtemps possible. Pour instiller le doute, faire naître la peur. La peur de s’effondrer devant une salle toute entière acquise à leur cause et un pays qui n’attend qu’une finale face aux États-Unis. Vincent Collet avait une idée bien précise de la manière de bousculer l’Espagne et a eu quasiment quatre jours pour préparer ses troupes techniquement et psychologiquement. Son plan de jeu il ne l’a bien évidemment pas dévoilé mais ses troupes l’ont appliqué à la lettre lors d’un match absolument remarquable.
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« A machacar » titrait le grand quotidien sportif Marca mercredi matin. « Ecrasez-les » littéralement. Le soir, les « Orenga dimisión » descendaient des travées d’un Palacio de Deportes incrédule. Devant le roi, l’Espagne est sortie de « sa » Coupe du monde, dominée par une équipe de France qui a maîtrisé son sujet pendant 40 minutes ou presque. La 2ème attaque du tournoi (88,2 points par match) a été totalement étouffée, trahie par son adresse extérieur (2/22 à trois-points) et sortie de sa zone de confort par des Bleus qui ont rayé de la carte Marc Gasol et Serge Ibaka (2/14, 6 rebonds) et limité l’impact de Pau Gasol. Grâce à un contrôle impeccable du rebond défensif et une concentration de tous les instants, qui n’a laissé que 2 points en contre-attaque aux locaux, la France a presque constamment fait la course en tête et porté l’estocade dans le dernier quart-temps (23-9) dans le sillage de Thomas Heurtel et Rudy Gobert.
Et malgré la jeunesse de son effectif, l’équipe de France est restée strictement fidèle à sa partition, n’en déviant que quelques instants lors du troisième quart-temps. Les 2 pivots des Bleus, Joffrey Lauvergne (10 rebonds) et Rudy Gobert (13 prises) ont en effet régné dans les airs, n’offrant quasiment aucune seconde chance à leurs vis-à-vis.
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En attaque, Boris Diaw, en difficulté depuis plusieurs matches, a montré la voie, plaçant 2 tirs primés dans le premier quart-temps pour éviter tout risque d’embrasement de la salle. Ils l’ont fait de bout en bout, infligeant à Pau Gasol sa première défaite face à la France après une série de dix succès commencée en 2001.
Reste que malgré l’énormité de l’exploit, la France va devoir rapidement retomber sur terre pour aller chercher la première médaille mondiale de son histoire.
Les acteurs de ce qui restera comme l'un des plus grands exploits du basket français ont savouré l'espace de quelques minutes avant de se projeter vers la demi-finale, vendredi face à la Serbie, impressionnante de facilité contre le Brésil.
Heureux ils l'étaient tous assurément. Mais euphoriques pas du tout. Les joueurs de l'équipe de France savent qu'ils viennent de marquer l'histoire du basket français mais sont tout aussi conscients de l'opportunité qui se présente désormais à eux.
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« Je suis très heureux mais je veux penser à la suite. Nous sommes vraiment très proches d’une médaille. Ce soir nous avons fait un exploit mais ça ne veut pas dire que la suite sera facile. » tempérait Joffrey Lauvergne, qui a régné sur le rebond avec son compère Rudy Gobert, ravi d'avoir appliqué à la perfection le plan de jeu préparé par le staff : « Ils nous attendaient et ils voulaient leur revanche. C’est une équipe avec cinq superstars et un banc très fort. Mais même quand ils sont passés devant nous n’avons jamais craqué. On ne leur a rien donné de facile. Sans perte de balle et avec le repli cela les a privés de contre-attaques. Ils n’avaient que des shoots compliqués qu’ils n’ont pas mis. Moi dans la raquette je savais que ma mission c’était de contenir Pau et de prendre tous les rebonds. » Le contre magistral de Gobert sur le futur pivot des Bulls restera sans aucun doute comme l'une des images du Mondial.
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Pour les cadres qui ont connu quelques cruelles défaites face aux Espagnols, la victoire est particulièrement douce. « Venir les battre chez eux c’est formidable », glissait Mickaël Gélabale. « Ce soir il faut savourer mais demain en se réveillant il faut se dire qu’on a trois chances sur quatre d’avoir une médaille. » Boris Diaw n'a d'ailleurs qu'une seule idée en tête, monter sur le podium dimanche soir. « Dès le début de la préparation nous avions dit que l’objectif était d’aller chercher une médaille pour la France. On s’est offert deux chances d’y arriver. Donc on va savourer avant de nous re-concentrer sur cet objectif. On n’a jamais parlé de la couleur donc maintenant essayons d’aller le plus loin possible. Nous y avons cru. Mon sentiment ce soir c’est de la fierté par rapport à cette équipe. Tout le monde a élevé son niveau de jeu. »
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Un an après Ljubljana, la France a encore frappé fort. Plus fort encore sans doute puisque si elle était diminuée, elle avait face à elle une formation qui récupérait l'ensemble de ses forces vives. « Pour nous c’est une vraie revanche par rapport à 2012 et aux Jeux Olympiques », souriait Nicolas Batum. « Ce n’est pas la même équipe que l’année dernière. Là ils sont au complet. Donc c’est pour tout le basket français. Et je sais que lorsque je vais rentrer au vestiaire, Tony Parker va m’abreuver de messages. »
Source : FF basketball
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