Calgary 1988 : L'exploit
L'exploit
Tomba "la Bomba" explose à Calgary
Quatre slaloms gagnés sur cinq, trois géants sur cinq : une bombe explose sur le cirque blanc en cet hiver olympique. Quasi-inconnu en début de saison, l'Italien Alberto Tomba se trouve propulsé sur le devant de la scène. Pour ses résultats exceptionnels bien sûr, mais aussi en raison de son comportement de star.
Dans cet univers peuplé en majorité de montagnards rudes, de "taiseux", l'exubérant Italien, bientôt surnommé "Tomba la Bomba" (photo 1), détone et détonne. Pendant des années, les frasques du Bolognais feront le régal des gazettes.
En quelques mois, il est devenu un personnage adulé, surmédiatisé. Cet adepte des sorties nocturnes, amateur de spaghettis, comme en témoigne son physique de rugbyman, a tout pour être le héros des Jeux.
Le 25 février, il assomme ses adversaires en gagnant la première manche du slalom géant (photo 2) avec 1 sec 14 d'avance sur le deuxième, l'Autrichien Hubert Strolz.
En attendant le départ de la seconde, il se dirige vers une cabine téléphonique et appelle sa famille en PCV. Il ne lâche rien sur le second tracé et laisse Strolz à 1 sec 04. Première médaille d'or.
Pour 6 centièmes
Deux jours plus tard, Tomba est au départ du slalom (photo 1). La première manche ne se passe pas très bien pour lui : il est troisième à 63 centièmes du leader, l'Allemand Frank Woerndl. Tomba le fanfaron doute. Pourra-t-il reprendre plus d'une demi-seconde au champion du monde en titre ?
Comble de malchance pour lui, le second parcours est piqueté par un Allemand, qui, bien entendu, ne multiplie pas les difficultés, afin de limiter les écarts et de préserver les chances de victoire de son compatriote.
N'ayant rien à perdre, Tomba se déchaîne (photo 2). Il ne réussit que le deuxième temps derrière Ingemar Stenmark, qui donne la leçon. Mais le Suédois était onzième après la première manche. Il finira cinquième. Woerndl, lui, est battu. Pour 6 centièmes de seconde, l'or lui échappe.
Tomba entre dans l'histoire des Jeux en devenant le quatrième à réussir le doublé slalom et géant aux mêmes JO, après l'Autrichien Toni Sailer (en 1956), le Français Jean-Claude Killy (1968) et le Suédois Ingemar Stenmark (1980).
Prenant conscience de la portée de son exploit, Tomba le matamore, l'extraverti, craque soudain (photo 3) et pleure sur l'épaule de son entraîneur.
Il se consolera rapidement. Papa ne lui a-t-il pas promis une Ferrari s'il revenait de Calgary avec une médaille d'or ?
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