Saint-Moritz 1928 : L'exploit
L'exploit
La fée Sonja Henie
Tandis que le temps fait des siennes, avec un redoux dû au foehn, un vent du sud, et perturbe les compétitions olympiques, la jeune Norvégienne Sonja Henie enchante la patinoire.
Agée d'à peine 15 ans, cette fille d'un riche fourreur d'Oslo arrive à ses... 2es jeux Olympiques, après une 8e et dernière place de l'épreuve dames de la "Semaine Internationale des Sports d'Hiver" (photo 1), première édition des JO d'hiver qui ne disaient pas encore leur nom.
Elle est auréolée d'un titre mondial obtenu à Oslo dans des conditions litigieuses. Trois des cinq juges chargés d'arbitrer la compétition sont Norvégiens et déclarent Henie vainqueur. Les deux autres lui préfèrent l'Autrichienne Herma Planck-Szabo, la championne olympique de Chamonix.
A Saint-Moritz, pas de doute. Associant grâce et technique, vitesse d'exécution et variété de sauts, la poupée norvégienne est intouchable. Ainsi, six des sept juges placent Henie, qui exhibe mini-jupes et bas de soie, en tête du classement devant l'Autrichienne Fritzi Burger.
Sa carrière n'en est qu'à son début. Dix titres mondiaux, trois sacres olympiques (photo 2) et six championnats d'Europe s'accumulent dans le palmarès de Sonja Henie qui arrêtera la compétition en 1936 (photo 3).
Pourtant sa célébrité ne lui évite pas les reproches de ses compatriotes : les Norvégiens n'ont pas admis qu'elle salue le chancelier Hitler lors d'une compétition en Allemagne. En 1937, elle s'installe aux Etats-Unis où elle obtiendra la nationalité en 1941 avant de réussir dans le cinéma (photo 4).
Mais la fée devenue vedette est atteinte de leucémie et meurt en 1969 après un voyage à Paris où elle se faisait soigner.
- A lire également
-